1 L'assainissement dans son contexte général
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1.1 L'eau, bien commun de l'humanité
L'eau, bien commun de l'humanité, a été considérée au fil des siècles comme un bienfait du ciel, et le mythe purificateur de l'eau est présent dans toutes les civilisations. L'eau potable était fournie par les sources et les rivières, et les eaux usées étaient rejetées dans les fleuves. Ce fut le cas de la région parisienne jusqu'à la fin du XIX e siècle.
À l'aval de Paris, la Seine était devenue un égout à ciel ouvert, imposant aux pouvoirs publics de chercher des solutions pour le traitement des eaux usées.
De 1869 à 1874, des essais sont entrepris à des fins d'épandage agricole. Ils consistent à utiliser les eaux d'égout pour des irrigations, tirant ainsi parti de leur pouvoir fertilisant et remédiant à la pollution. Une loi de 1899 autorise la pratique des irrigations dans le parc agricole d'Achères et, en 1910, la surface des champs d'épandage atteint 5 000 hectares dans les communes de Gennevilliers, d'Achères, de Pierrelaye et de Triel. L'évolution démographique et l'industrialisation de la région parisienne engendrent un accroissement des volumes d'eau consommés, et les champs d'épandage deviennent insuffisants pour assurer l'assainissement de la région.
Dans les années 1920, les services techniques de la Ville de Paris élaborent un projet pour assurer l'épuration des eaux usées de l'agglomération parisienne. Il se traduira par la réalisation en 1940 d'une usine d'épuration dans la plaine d'Achères. Cette station sera complétée par l'adjonction de tranches supplémentaires en 1966, 1972 et 1978 afin de faire face à l'urbanisation de la région parisienne. La technique retenue est le procédé des boues activées pour le traitement de l'eau et la digestion anaérobie pour les boues issues de l'épuration de l'eau.
Le développement de ces techniques d'assainissement a donné naissance à l'École française de l'eau représentée, d'une part, par les entreprises françaises Vivendi Water (Compagnie générale des eaux), Ondéo (Lyonnaise des eaux) et SAUR (groupe Bouygues) leaders mondiaux du secteur, et, d'autre part, par les collectivités territoriales (syndicats, sociétés environnementales mixtes...).