1 Avant-propos
Les organismes ont de tout temps plus ou moins veillé à leur réputation. Ce souci est devenu permanent pour les grands groupes, depuis que la prise en compte du développement durable et la qualité de la gouvernance d’entreprise sont des paramètres essentiels de cette réputation.
Une majorité de cadres supérieurs considèrent que, par ses capacités et l’image qu’il donne de lui, le manager est le garant de la réputation de l’organisme qu’il dirige. Une situation à double tranchant, qui ne correspond pas vraiment à la mouvance actuelle de la gouvernance d’entreprise : d’un côté, le P-DG est identifié comme le « grand gourou » de l’image de marque, mais de l’autre, il devient de facto le fusible numéro un si tout va mal.
Si, pour être manager, il fallait avoir toutes les qualités considérées comme nécessaires par les spécialistes en management et les différents auteurs qui ont traité de ce sujet, il serait extrêmement difficile de dénicher une telle perle rare, pour ne pas dire un tel phénomène.
Le Tableau 1.1 illustre ce propos en proposant une synthèse de plusieurs publications trouvées sur Internet.
Tableau 1.1 Principales qualités attendues d’un manager
(Source : sites Internet mentionnés en notes)
Qualités citées dans chaque publication | Nombre de qualités citées |
Capacité à déléguer, honnêteté, confiance en soi, communication | 4[1] |
Engagement personnel, exemplarité et confiance, sens de la délégation, aisance dans la prise de décision, capacité de communication très développée | 5[2] |
Leader, optimiste, agile, communicant, rigoureux, bienveillant | 6[3] |
Définir des objectifs clairs et réalistes, être un bon communicant et un bon médiateur, savoir contrôler ses émotions, savoir dénicher les différents potentiels en chacun, se montrer reconnaissant, bienveillant et juste, aider les salariés à trouver du sens dans leur travail, incarner pleinement des valeurs positives | 7[4] |
Savoir communiquer, avoir l’art de déléguer, être volontaire, être honnête, savoir s’engager, être rigoureux, montrer sa créativité, bien rédiger | 8[5] |
La vision, la communication, la passion, l’intelligence, l’envie, la compréhension de l’environnement, l’originalité, l’énergie, l’assurance, l’engagement | 10[6] |
Notons qu’une qualité peut être différemment appréciée et considérée comme étant indispensable ou facultative. Ainsi un patron modeste, qui sait reconnaître ses erreurs, accepter la critique et reconnaître les compétences des autres, sera considéré par certains comme compétent. Selon d’autres, être compétent, pour un manager, c’est faire preuve d’énergie, de détermination et de ténacité. Pour d’autres enfin, ce seront les managers tournés vers le travail d’équipe, à l’écoute et plus ouverts aux critiques, qui auront leurs faveurs.
Dans le principe, une bonne partie du profil du bon manager est simple à établir à partir de tout ce qu’on attend de lui en termes de leadership, d’engagement et d’implication. Rappelons qu’il s’agit là de critères essentiels du management par la qualité, et plus généralement des modèles d’excellence. Dans la réalité, les choses sont un peu plus complexes, car il n’y a pas un profil type, mais à chaque organisme correspond un profil particulier qui tient compte de la nature de l’entreprise et de son environnement.
Concentrons-nous sur quelques-unes des capacités sans lesquelles un manager ne saurait réussir et se contenterait de faire de la figuration.
En dehors des qualités humaines indispensables à toute personne ayant vocation à diriger un groupe, il y a quelques qualités qui entrent, dans tous les cas de figure, dans la définition du « bon manager ». Ces qualités ont un point commun : elles contribuent à la création d’une culture d’entreprise dans laquelle chaque personne se reconnaît à titre individuel et collectif.
La qualité du management s’apprécie surtout par la capacité du manager à :
– négocier des compromis ;
– contracter en interne comme en externe ;
– déléguer et responsabiliser ;
– partager les informations en sa possession.
À ces capacités d’ordre général doivent s’ajouter des capacités ayant trait à sa personnalité, comme par exemple sa capacité à :
– faire preuve de courage et de ténacité ;
– gagner ;
– définir des priorités ;
– décider ;
– mobiliser ;
– donner confiance et faire confiance ;
– agir sur son propre comportement ;
– évoluer.
Note
Cet article emprunte de larges extraits à l’ouvrage Managers, engagez-vous ! (Michel Cattan, AFNOR, 2009).