1 Le fil conducteur
L’orateur aura pris soin de préparer son discours à l’avance, bien entendu. Il ne s’agit pas de l’écrire mais d’en planifier les diverses phases et de formuler le contenu (l’essentiel) des phases en question.
Dans certains cas, le discours peut être rédigé entièrement au préalable, puis lu par l’orateur, mais l’effet sur l’assistance est bien moindre. Il n’est pas possible alors pour l’orateur de montrer sa motivation et son implication dans le projet présenté. Il est préférable, et de loin, de préparer le discours avec soin, puis de le répéter plusieurs fois comme le ferait un acteur qui apprend son rôle. C’est plus long, bien évidemment, mais si l’orateur cherche réellement à convaincre, il ne fera pas de lecture de texte.
La préparation consiste donc à identifier les phases du discours et de noter cette succession de périodes sur un support. Ce fil conducteur peut être formalisé de plusieurs façons différentes et l’orateur choisira celle qui convient le mieux à la situation.
Si l’intervention est essentiellement à caractère pédagogique, un diaporama est un bon outil. Ce dernier est principalement un aide-mémoire pour l’orateur et un complément visuel pour l’assistance.
Il est vrai que la PNL nous enseigne que les individus perçoivent le monde extérieur selon trois manières. Il y a l’appréhension visuelle, l’appréhension auditive et l’appréhension kinesthésique qui regroupe les autres sens dans un caractère émotif. Chaque individu a très souvent une manière privilégiée de percevoir son environnement. Certains sont plus visuels, d’autres plus auditifs, etc.
Avec un diaporama, l’orateur utilise deux approches complémentaires (auditive et visuelle) et, de ce fait, touchera plus efficacement un plus grand nombre de participants. Il complétera ces approches par une implication émotive (gestes, voix, etc.) qui touchera son public (ethos).
Petit rappel, on évitera les textes interminables sur les diapositives. Un diaporama n’est pas fait pour être lu. Par conséquent, une diapositive montrera une étape ou une sous-phase d’une étape du discours avec des illustrations en complément du titre. À chaque changement de diapositive, l’orateur jette un coup d’œil sur le titre et revient face au public. Il prendra soin de ne pas lui tourner le dos. L’idéal est d’avoir un ordinateur ou un portable avec le diaporama en question devant soi sur un pupitre, ce qui rend le coup d’œil plus discret.
Une autre manière de formaliser l’essentiel des étapes d’un discours demeure la traditionnelle série de petites fiches cartonnées que l’orateur peut glisser dans sa poche ou conserver dans une main. Il s’agit d’éviter les grands formats de support pour que cela soit très maniable. On prend moins de risques aussi de voir tomber le paquet de feuilles par terre et d’admirer l’orateur en train de ramasser ses documents épars et de tenter de les remettre dans l’ordre afin de retrouver le fil de son discours. Cela fait en général beaucoup rire le public mais pas à l’avantage de l’intervenant. Dans le cas des supports papier, on prendra soin d’écrire en majuscules d’imprimerie, avec des lettres d’un centimètre de haut pour éviter d’avoir à chercher les lunettes si on ne les porte pas de manière continue. Cela pourrait s’apparenter à un geste parasite et distraire l’attention de l’auditoire.