1 Constat de coactivité
Les exigences sociétales se renforcent alors même qu’il devient illusoire de vouloir tout maîtriser. Nous n’acceptons plus aujourd’hui la possibilité de se blesser ou que le travail puisse porter atteinte à la santé des salariés, des prestataires, des consommateurs ou des riverains.
L’évolution des technologies et le développement des médias sociaux et des chaînes d’information en continu ne permettent plus aujourd’hui la dissimulation.
Les grands sites industriels se recentrent de plus en plus souvent sur leur cœur de métier. Les personnels qui y travaillent ne sont plus les seuls salariés organiques managés par une hiérarchie directe, mais relèvent de plus en plus fréquemment d’entreprises extérieures, de sous-traitants issus d’entreprises de métier, de taille, de culture, d’organisation, de systèmes et de pratiques managériales différant. Cette coactivité devenue structurelle génère de nouveaux risques.
En matière de santé et de sécurité au travail par exemple, l’employeur est soumis à une obligation de résultat complétée d’une obligation de moyens renforcée. Si en matière d’environnement, le principe « pollueur payeur » est intégré sur le plan international comme national, le principe « casseur payeur » s’applique de plus en plus souvent dans un contexte où la collectivité publique n’accepte plus et n’a plus les moyens de supporter seule le coût de la santé au travail et de la réparation des dommages.
Gouverner, c’est choisir, décider et agir. L’agilité, l’anticipation, la responsabilité s’imposent. L’affirmer est chose aisée, la mise en œuvre est parfois plus aventureuse. Le management des risques et des opportunités s’inscrit comme une démarche utile pour mieux œuvrer dans ce sens. Les dernières révisions de normes de systèmes de management intègrent désormais de manière explicite des exigences en matière de management des risques ou des opportunités. C’est le cas pour la NF EN ISO 14001:2015[1], la NF EN ISO 9001:2015[2], de l’ISO 45001:2018[3] ou encore le référentiel MASE**mase-00575** (publié en septembre 2014) qui consacre une large part aux analyses des risques.