1 Comment se traduit la « durabilité » sur un parc d’activités : du rêve à la réalité
Les champs d’action « développement durable » qui couvrent les dimensions aménagement/gestion/animation d’un parc d’activités sont pluriels et s’inventent au quotidien au regard de toutes les interactions possibles entre tous les acteurs du territoire : collectivités, entreprises, occupants du site, riverains. Il n’y a pas de définition précise, et encore moins de critères ou d’objectifs définis, qui permettraient d’atteindre un niveau « d’inclusion de développement durable » dans une opération de parc d’activités et permettrait de toucher au Graal en qualifiant son territoire « écoparc » !
L’écoparc doit d’abord s’entendre comme un projet d’urbanisme respectueux de l’environnement, en ce sens où l’aménageur/gestionnaire s’interroge le plus en amont possible et, idéalement, pendant toute la durée de vie du site, sur les impacts environnementaux produits sur l’eau, l’air, le bruit, la biodiversité, mais aussi sur les impacts énergétiques produits sur le territoire. Toutefois, la « durabilité » doit s’entendre bien au-delà des impacts environnementaux produits par l’activité. Elle touchera entre autres à la question de la mobilité, s’attachera à mettre en œuvre de la mixité sociale et fonctionnelle, favorisera une meilleure architecture des bâtiments d’entreprises, pour ne citer que quelques points.
Imaginons une zone d’activités verdoyante et paisible, peut-être même sans clôture, où les enfants des écoles viendraient observer la profusion de la biodiversité urbaine, ou périurbaine, à travers la concrétisation de projets industriels innovants en faveur de l’environnement. L’aménageur aurait pris soin de maintenir et valoriser le patrimoine existant par des corridors biologiques, le choix d’essences locales, le maintien des biotopes en limitant les mouvements de terre aux sols pollués (utilisation locale de déblais pour faire des remblais paysagers et/ou des protections sonores), en préservant la vie nocturne par un éclairage du site approprié. Outre la production de miel (accords passés avec des apiculteurs) favorisée par des espaces verts devenus prairies (fauches tardives obligatoires), la cire produite dans les ruches permettrait aussi d’être un indicateur de la qualité de l’air.
Faussement abondante, l’eau aurait fait l’objet d’une attention toute particulière, par une augmentation de la perméabilité des voiries et l’installation de noues et bassins de rétention paysagers et par la rétention des eaux de pluie pour un usage local et/ou infiltration naturelle. Imaginons encore cette zone d’activités, traversée de mails piétons et cyclables tous connectés à un transport en commun qui s’autoriserait à pénétrer le site, ou à des stations de covoiturage, stationnement automobile cantonné (réduit à sa plus simple expression) à ses extrémités, dans un parking collectif. Imaginons une zone d’activités devenue un hub de services à la mobilité : autopartage, vélo en libre-service, plan de déplacement interentreprises, et où la mobilité aurait été pensée comme un atout de recrutement. Imaginons encore une zone d’activités où la question de l’énergie serait aussi pensée dans la diversité de ses composantes (part d’énergies renouvelables, smart grids, bio-méthanisation).
L’énumération pourrait encore se poursuivre, car nous ne sommes pas dans le domaine de l’imagination et du rêve. Les utopies d’hier sont les réalités d’aujourd’hui. Sur le terrain, ces expériences existent bel et bien et les choses avancent à la hauteur de l’ambition de chacun des projets, des moyens humains et financiers qui leur sont rattachés. Continuons d’imaginer, soyons les artistes de zones d’activités, les utopies d’aujourd’hui seront aussi les réalités de demain !