1 Introduction
Depuis la nuit des temps, les micro-organismes ont toujours côtoyé l’homme en étant responsables de terribles épidémies naturelles (par exemple, la grippe espagnole de 1918) ou malveillantes (par exemple, au XVe siècle, le conquistador espagnol Pizarro aurait cherché à affaiblir les Indiens d’Amérique du Sud en leur offrant des vêtements contaminés par la variole). Mais également domestiqués : l’homme a su très tôt tirer profit de cette « ressource », notamment dans les processus alimentaires (fermentation alcoolique, fabrication des fromages et des laitages) ou en médecine dans la fabrication d’antibiotiques.
Détournés à dessein, certains de ces organismes microbiologiques dits « agents biologiques » mis en œuvre par des groupes terroristes, qu’il s’agisse de sectes, d’organisations fondamentalistes et extrémistes ou de mouvements antigouvernementaux, peuvent devenir des armes de destruction massives à fort potentiel dangereux.
Le risque biologique concerne l’exposition de la population à des agents pathogènes (charbon, bactéries de la peste, de la tularémie ou de la brucellose, agents des fièvres hémorragiques virales, virus de la variole, toxine du bacille botulique, etc.) pouvant entraîner des syndromes infectieux, des épidémies ou des pandémies.
Le terme bioterrorisme est défini comme l’utilisation intentionnelle, ou la menace d’utilisation, de micro-organismes, de toxines dérivant soit de micro-organismes, soit de micro-organismes génétiquement modifiés, susceptibles de provoquer une maladie voire la mort de l’homme, des animaux ou des plantes sans déclaration de guerre officielle, ni même la nécessité que l’agresseur soit un État. L’objectif est d’imposer sa volonté par un acte violent à fort impact psychologique et donc par la peur.
La première vraie prise de conscience internationale du bioterrorisme s’est faite au lendemain des attaques par des lettres piégées au bacille du charbon, perpétrées aux États-Unis en 2001. Cet acte n’a provoqué que très peu de décès, mais une psychose a gagné les pays du monde entier. Au regard de l’évolution du contexte géopolitique international, la menace est aujourd’hui bien réelle.
Face à cette montée de la menace, il convient d’être extrêmement vigilant. La mise en place de procédures « défensives » telles que le plan Biotox ou la circulaire interministérielle sont indispensables en France. Les secours urgentistes, les forces de l’ordre et les professionnels de santé doivent en effet pouvoir réagir efficacement et limiter autant que possible l’impact d’un tel acte.