1 Pour une reconnaissance des bonnes pratiques en forêt
Au Québec, comme dans bien des endroits, la gestion des ressources forestières est un enjeu de premier plan. S’assurer de la pérennité des écosystèmes tout en maintenant une activité économique satisfaisante pour les régions concernées fait désormais partie du langage des décideurs politiques. Le public veut, à juste titre, être rassuré sur l’exploitation des forêts, savoir si elle se fait selon les meilleures pratiques et si elle est encadrée adéquatement.
Avec cette prise de conscience sociétale, il est important pour une entreprise forestière d’être en mesure de démontrer qu’elle respecte l’environnement et adhère aux principes du développement durable. La reconnaissance de ces bonnes pratiques, par une organisation crédible et indépendante, prend alors tout son sens.
Le développement et la mise en œuvre du programme de certification des entreprises d’aménagement forestier (CEAF) par le Bureau de normalisation du Québec (BNQ) sont un bon exemple de reconnaissance des bonnes pratiques environnementales des intervenants, tout à fait adapté pour un contexte donné, soit celui dans lequel évoluent les entreprises forestières sur les terres publiques.
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1.1 Le contexte forestier québécois
Le Québec possède de grandes étendues forestières : 761 100 km2 sont couverts de forêts, soient plus de 45 % de sa superficie totale. Environ la moitié de ces forêts est considérée comme étant commerciale, c’est-à-dire accessible à l’industrie de la transformation du bois. Autre trait qui caractérise le modèle forestier québécois, la grande proportion de ces forêts appartenant à l’État : autour de 92 % des forêts sont dites publiques, le restant étant de tenure privée, appartenant à environ 130 000 propriétaires, selon le site web du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP, www.mffp.gouv.qc.ca/forets/quebec/index.jsp www.mffp.gouv.qc.ca/forets/quebec/index.jsp 1 ).
Du fait de la vaste distribution géographique de la province, qui s’étend du 45e parallèle jusqu’au-delà du 60e, les écosystèmes forestiers se différencient de façon assez marquée dans leur composition (figure 1.1).
Figure 1.1 – Zones de végétation et domaines bioclimatiques du Québec(Source : ministère des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs)Le sud de la province est principalement occupé par des espèces feuillues, notamment l’érable à sucre (Acer saccharum), pour laisser place, vers le nord, à des peuplements dominés par le sapin baumier (Abies balsamea) et l’épinette noire (Picea mariana). La dynamique de croissance des peuplements est ainsi très différente selon leur composition.