1 Un guide pour l’audit intégré?
-
1.1 L’excellence, c’est compliqué
Dans l’article précédent (« Organisation et audit intégrés – Présentation des facteurs clés de performance d'un référentiel intégré QSEP »), je vous avais présenté un référentiel unique QSEP (qualité, sécurité, environnement et performance) composé de sept facteurs clés basiques qui doivent être des modèles d’excellence, et de 35 critères qui permettent de déployer ces sept facteurs clés dans toute l’organisation et à tous les niveaux.
Je vous rappelle ci-dessous ces fondamentaux de la performance :
– pilotage et stratégie, avec :
- finalités et vocations ;
- vision, culture, valeurs ;
- engagement, exemplarité, éthique ;
- prospective et analyse des risques à long terme ;
- stratégie, planification, objectifs.
– satisfaction clients, avec :
- identification des clients ;
- écoute prospective des clients ;
- communication avec les clients ;
- identification et respect des exigences ;
- réclamations et évaluation de la satisfaction.
– adaptation au milieu, avec :
- évaluation des risques ;
- veille réglementaire ;
- participation à la société civile ;
- intelligence économique ;
- équité sociale.
– implication du personnel, avec :
- compétences, comportements, mobilité ;
- santé et sécurité des personnels ;
- reconnaissance ;
- ambiance ;
- développement personnel.
– optimisation des ressources, avec :
- évaluations et partenariat fournisseurs ;
- investissements utiles ;
- information entrante et préservation de l’information ;
- maintenance des infrastructures ;
- dispositifs de contrôle.
– organisation, avec :
- responsabilité, rôles et autonomie ;
- planification et maîtrise des activités ;
- surveillance et contrôle ;
- relations clients-fournisseurs en interne ;
- enregistrement des problèmes, amélioration et prévention.
– résultats, avec :
- cohérence et pertinence des indicateurs ;
- analyse et commentaires, points forts et points faibles ;
- évaluation de l’efficacité et de l’efficience ;
- organisation des revues ;
- excellence des résultats.
Autrement dit, un organisme (ou un processus) performant fonctionne en satisfaisant à l’ensemble de ces sept facteurs clés (et de ces 35 critères). Il dispose d’un système de pilotage pertinent, il répond aux exigences de ses clients et usagers, il s’adapte au milieu environnant, il implique son personnel, il optimise ses ressources, il s’organise en interne et il a des résultats positifs.
La difficulté est maintenant d’organiser la pratique de l’audit intégré. Il faut en effet auditer toutes les composantes de l’organisation et s’assurer de la mise en œuvre de dispositions efficaces et efficientes en réponse à tous les critères du référentiel QSEP. Les critères de ce référentiel intégré, je le rappelle en passant, correspondent à toutes les exigences des référentiels de management qualité (NF EN ISO 9001), environnement (NF EN ISO 14001) ainsi que santé et sécurité au travail (SST) [ISO 45001]. Le principe de l’audit intégré est de travailler en même temps sur tous les référentiels. On évite ainsi de réaliser un audit qualité, puis de revenir la semaine d’après dans le même périmètre pour effectuer un audit environnemental, puis de déranger encore les audités la semaine suivante pour réaliser un audit sur la SST**sst-00593**. C’est d’ailleurs ainsi que pratiquent les auditeurs « tierce partie » lorsqu’ils effectuent des missions d’audit QE (qualité, environnement), SE (sécurité, environnement), QS (qualité, sécurité) ou QSE (qualité, sécurité, environnement). Ils ne reviennent pas plusieurs fois pour faire des audits séparés.
Nous devons donc travailler sur tous les référentiels en même temps. Pour éviter de nous perdre dans les méandres des exigences des différents référentiels pris en considération, le mieux est peut-être d’utiliser un guide.