1 La QVT, un concept complexe
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1.1 Une attente sociétale forte
Le rapport des individus au travail – surtout parmi les jeunes générations – a fortement changé ces dernières années. Les milléniaux, comme on les appelle, refusent les structures trop hiérarchisées et n’aiment pas les tâches répétitives et planifiées. Ils ont besoin d’espaces de liberté, de communication avec l’extérieur, et ils privilégient l’aventure à la routine. Certains accordent plus d’importance à leur vie familiale et personnelle qu’à leur vie professionnelle. Les plus anciens ont des attentes différentes : ils souhaitent des attitudes plus respectueuses de la part de la hiérarchie, une reconnaissance de leurs mérites et de leurs efforts. Comme les plus jeunes, ils veulent aussi un espace propice à l’initiative.
Les ressentis les plus négatifs de la vie au travail sont la fatigue, l’anxiété et le stress, la contrariété, la tension et la colère. Le travail ne doit plus être synonyme de souffrance mais devrait plutôt être une source d’épanouissement. En dehors de toute considération humanitaire, le problème des conditions de vie au travail n’est pas nouveau ; des précurseurs comme Abraham Maslow et Frederick Herzberg ont en leur temps démontré que la performance des entreprises était liée à la motivation et à l’implication des membres du personnel. En France, c’est l’ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail), organisme créé en 1973 sous la tutelle du ministère du Travail, qui traite de ce sujet. L’ANACT est devenu la référence en matière de qualité de vie au travail (QVT).
Les premiers travaux sur les conditions de travail concernaient essentiellement des problèmes de santé et de sécurité comme les TMS (troubles musculosquelettiques) engendrés par la répétition de tâches ou par des activités physiques très pénibles. Depuis quelques années, dans un environnement de recherche permanente d’une plus grande efficience, les employés souffrent aussi de plus en plus de problèmes issus d’un excès de stress, lequel engendre des risques psychosociaux (RPS).
Pour des raisons de confort personnel et pour des raisons de santé et de sécurité, les individus ne sont plus enclins à sacrifier leur vie au travail même si celui-ci demeure, dans l’esprit des plus nombreux, une activité qui donne du sens à l’existence pour peu qu’elle ne génère pas de dommage pour la santé physique et mentale.