1 Préambule
Comment se repérer, quel type de boussole utiliser dans cette aventure vers un développement durable ? Comment peut-on estimer être ou non sur la bonne voie ? Comment conduire et traduire sa progression ? D’ordinaire, toute entreprise évalue sa stratégie à partir d’objectifs économiques et financiers. Elle est guidée par la vision de faire progresser de tant de points son chiffre d’affaires. Les indicateurs financiers sont là pour évaluer et mesurer l’avancée de ce point de vue, avant tout quantitatif.
Pour aller plus loin, acquérir une vision à plus long terme et s’engager sur la voie d’un développement durable, d’autres indicateurs, extra-financiers ceux-là, sont également à considérer. Car qui dit développement durable et responsabilité sociétale, dit performances économiques, sociales-sociétales et environnementales. Avant de réaliser des arbitrages entre ces trois axes, puis des priorisations pour choisir ses voies de progrès, les trois sont à mesurer, à partir d’indicateurs spécifiques. Certains existent, mais ne sont pas encore assez regardés de près, d’autres sont à inventer… pour aller au-delà des indicateurs financiers et s’inscrire dans une autre dimension, plus large et plus globale. Plus qualitative !
« Notre réussite économique n’a pas été dépendante uniquement du montant de notre produit intérieur brut, mais également de l’étendue de notre prospérité, de notre capacité à offrir des opportunités à chaque homme ou femme de bonne volonté. Non pas par charité, mais parce que c’est la voie la plus sûre au bien-être commun », déclare Barack Obama, en janvier 2009, dans son discours d’investiture en tant que président des États-Unis.
À l’échelle d’une entreprise comme à celle d’un pays, le progrès se mesure et se compare au regard d’indicateurs traditionnellement économiques et financiers. Il est alors question de se préoccuper avant tout de l’évolution de son chiffre d’affaires et/ou de sa cotation en Bourse, ou de son PIB (produit intérieur brut). Le PIB est l’indicateur de référence pour orienter les politiques publiques. En Europe, par exemple, il est le critère privilégié pour l’attribution d’aides régionales…
L’entreprise s’appuie également des indicateurs sociaux (taux d’absentéisme, accidentologie…) et environnementaux (tri et recyclage des déchets, bilan carbone…) classiques.
Source : « Au-delà de l’écologie - Développement durable », de Corinne Demaizière, Afnor Éditions, 2010.