1 Pourquoi s’intéresser aux gaz à effet de serre?
Il n’est probablement pas utile de développer longuement ici les raisons de se préoccuper des émissions de gaz à effet de serre. Les médias se sont emparés de ces enjeux depuis quelques années maintenant. Le succès du film Une vérité qui dérange d’Al Gore ou la médiatisation de la COP21 de Paris montrent que la pédagogie déployée autour de ces enjeux a su toucher un public toujours plus large.
Rappelons simplement que, dans un contexte où nous rejetons de grosses quantités de carbone dans l’atmosphère, la planète n’est plus capable de l’absorber (dans les forêts, les océans, etc.) comme elle le faisait jusqu’alors. Ce carbone, sous forme de CO2 mais également d’autres molécules (CH4, N2O, etc.), s’accumule alors dans l’atmosphère et accentue le bienfaisant effet de serre[1] au risque de déséquilibrer les systèmes climatiques.
Il est donc primordial, pour limiter les effets du changement climatique, de stopper cette suraccumulation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Des engagements ont été pris en ce sens au niveau national et international (principalement depuis le protocole de Kyoto en 1997). La France s’est notamment engagée en 2005[2] dans la réduction d’un facteur 4 de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. 75% de réduction en seulement quelques décennies, l’enjeu est de taille. Mais pas inatteignable. Une réduction de « seulement » 4% par an des émissions suffirait à atteindre cet objectif. À condition cependant de s’y mettre dès à présent. Depuis 2012, la France impose également à ses plus grosses entreprises et collectivités la réalisation de bilans des émissions de gaz à effet de serre (BEGES) pour qu’elles réalisent un diagnostic de leurs émissions et mettent en œuvre un plan d’action de réduction. Les modalités d’établissement des BEGES sont détaillées dans les textes suivants :
– l’article 75 de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement, dite « Grenelle 2 », créant l’article L.229-25 du code de l’environnement ;
– le décret n° 2011-829 du 11 juillet 2011 relatif au bilan des émissions de gaz à effet de serre et au plan climat-énergie territorial, créant les articles R.229-45 à R.229-50 du code de l’environnement ;
– l’arrêté du 24 août 2011 relatif aux gaz à effet de serre couverts par les bilans d’émissions de gaz à effet de serre.
Une comptabilité carbone a l’autre avantage d’être intimement liée aux consommations de combustibles fossiles dont la raréfaction entraînera fatalement une tension sur les prix.
S’intéresser à ses émissions de gaz à effet de serre permet ainsi de matérialiser son impact sur le changement climatique et sa dépendance (financière notamment) vis-à-vis des énergies fossiles. Donc de se préparer pour demain : anticiper les réglementations à venir et anticiper l’augmentation des prix des combustibles d’origine non renouvelable…