1 Évolution des pratiques d’autoévaluation et d’audit en sécurité et santé au travail
Depuis que les entreprises se sont dotées de systèmes de management en santé et sécurité au travail, la nécessité de déployer des programmes d’audit et autoévaluation va croissant. Ces deux formes de suivi du niveau de mise en œuvre de ces démarches de progrès présentent chacune des avantages et offrent des synergies et des complémentarités intéressantes. Toutefois, les entreprises font en général le choix pour l’une ou l’autre des approches avec des fortunes diverses dès lors que l’ensemble des principes clés, facteurs de succès, n’est pas pris en compte.
Les définitions de ces deux termes nous permettent de mieux isoler leurs différences, et indirectement les fondements qui leur sont attachés.
Ainsi, nous trouvons :
- pour l’audit : « examen méthodique et indépendant qui vise à mettre en évidence objectivement les écarts par rapport à un référentiel. » (Source : Guide du MFQ) ;
- pour l’autoévaluation : « évaluation du ou des systèmes en place dans l’entreprise, réalisée par l’entreprise limitée selon des critères définis et effectuée par l’exécutant du travail lui-même. » (Source : Guide du MFQ)
L’énoncé de ces différentes définitions permet d’isoler les caractéristiques de ces deux pratiques avec leurs différences, leurs similitudes, et même leurs complémentarités respectives.
C’est pourquoi, au-delà de la nature de l’audit et de l’autoévaluation, nous tentons dans ce document de les situer davantage par rapport à des buts recherchés par les entreprises qui les mettent en œuvre. Quel est l’intérêt de l’une par rapport à l’autre ? Quand avons-nous intérêt à mettre plus en œuvre l’une que l’autre ? Quelles solutions à quels problèmes offrent-elles l’une vis-à-vis de l’autre ?
Observant qu’il n’existe pas de réponse universelle à ces questions, nous présenterons dans ce document ces activités au travers de cas concrets que nous avons maintes fois rencontrés en entreprise lors de nos missions d’accompagnement. Les places de l’audit et de l’autoévaluation dans les démarches de progrès des entreprises seront ainsi présentées successivement dans des contextes différents, selon ces différentes natures d’enjeu pour l’entreprise :
- l’intégration de la sécurité dans les fonctions de management de l’entreprise ;
- la réduction des accidents par le déploiement d’une culture forte de sécurité ;
- l’implication de sites de différents pays dans une même politique de groupe.
Nous chercherons à décrire en quoi l’une et l’autre de ces activités peuvent induire une certaine forme de progrès dans l’entreprise, et a contrario, à aucun moment nous ne chercherons à opposer une pratique à l’autre, bien au contraire.
Piper Alpha en Mer du Nord (pétrole), Bhopal en Inde (chimie), Three Miles Island aux USA (nucléaire), Seveso en Italie (chimie), etc.
OHSAS 18001 est une spécification fixant des exigences en matière de management de la santé et sécurité au travail. C’est la réponse proposée par les organismes certificateurs à l’absence d’une norme ISO sur ce domaine.
ILO -OSH fixe les principes généraux pour les systèmes de management en santé et sécurité au travail. Il a été établi par l’International Labor Organisation (ILO), organisme sous tutelle de l’ONU basé à Genève. C’est un document ayant une reconnaissance officielle compte tenu du statut de l’ILO.
• 50 % des personnes ne redoutant pas du tout d’accident jugent les règles de sécurité plus importantes dans les centrales (Enquête du CREDOC juin 2002) ;
• 67 % des personnes pensent que pour limiter les risques les plus élevés, le moyen le plus efficace est de faire respecter strictement les normes et règles existantes. Et 37 % pensent qu’il faut les renforcer (Enquête APAVE de mars 2006).