1 Introduction
Le développement durable est aujourd’hui une préoccupation incontournable dans le discours des acteurs privés comme publics. Le Grenelle de l’environnement, les négociations post-Kyoto sur le climat, les processus internationaux de mobilisation des États et des territoires sur l’eau, le développement, les inégalités sociales... illustrent l’urgence et la gravité des enjeux. Le caractère incontournable d’une implication des collectivités territoriales, mis en exergue dès Rio en 1992 1 et assumé par la plupart d’entre elles, n’est plus à démontrer. Rappelons que la Charte de l’environnement adossée à la Constitution stipule (Art. 6) : « Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. À cet effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social. ».
Dans le cadre des démarches de développement durable des collectivités, les problématiques de l’évaluation et de la reconnaissance sont tout aussi aiguës que celles de la transversalité de l’action publique ou de la concertation autour d’un nouveau projet collectif.
D’une part, quel que soit l’état d’avancement de leur démarche (sous forme ou non d’un Agenda 21 local...), les collectivités ont un besoin criant de trouver les bons outils de pilotage stratégique et opérationnel, l’évaluation prenant tout son sens lorsqu’il s’agit d’un processus mobilisateur d’apprentissage et de transaction, notamment entre les élus et les services. D’autre part, le dialogue avec les parties intéressées (citoyens, entreprises, autres collectivités…) gagne en qualité et en apports constructifs lorsqu’il peut s’appuyer des constats objectifs et sur un consensus fondé sur la transparence.
Mais qui dit évaluation implique d’abord de disposer de références collectives permettant de partager des finalités et des objectifs communs. La grande diversité des enjeux, dans un contexte complexe et incertain, nécessite au-delà d’un discours binaire sur ce qui serait « développement durable » ou pas, de se situer en termes de maturité dans leur prise en compte au niveau d’une collectivité ou d’un territoire. Il s’agit par exemple de savoir si la collectivité a construit une stratégie globale et cohérente, et si cette dernière est mise en œuvre de manière transversale (à travers ses différentes compétences et politiques publiques : aménagement, transports, développement économique, protection de l’environnement, politiques sociales...).
Aujourd’hui des documents font consensus et c’est dans ce paysage notamment que l’ISO 26000, future norme en matière de responsabilité sociétale des organisations, est envisagée. Mais au-delà de la liste des thématiques à prendre compte dans une démarche de développement durable, le caractère contingent des solutions appropriées sur le terrain fait appel à des outils d’évaluation qui à la fois se nourrissent d’un cadre clair, et reposent sur des méthodes souples et adaptées.
Parmi les solutions à la disposition des collectivités territoriales, l’évaluation globale des démarches de développement durable AFAQ 1000NR Territoires nous semble pertinente.
A Rio en 1992 a eu lieu la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement (faisant suite au Rapport « Our Common Future » des Nations Unies en 1987). De la Conférence est issu un Plan d’action international pour le XXIe Siècle (CNUED, 1992, « Rapport de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement » (ou Agenda 21), Rio de Janeiro).
L’ICLEI, International Council for Local Environment Initiatives, regroupe de nombreux collectifs en faveur du développement durable. L’ICLEI avait organisé la représentation des collectivités locales à Rio en 1992 et permis la rédaction du Chapitre 28 de l’Agenda 21.
Anciennement MEDD, puis MEDAD. Et, depuis juillet 2009, ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer.
BOUTAUD Aurélien, 2004, « Le développement durable : penser le changement ou changer le pansement ? Bilan et analyse des outils d’évaluation des politiques publiques locales en matière de développement durable en France : de l’émergence d’un changement dans les modes de faire au défi d’un changement dans les modes de penser », thèse de doctorat (ENMSE, Centre SITE), 416 p.
AFNOR, 2003, FD X30-021 – Fascicule de documentation SD 21000 : Développement durable – Responsabilité sociétale des entreprises. Guide pour la prise en compte des enjeux du développement durable dans la stratégie et le management de l’entreprise.
AFNOR, 2006, FD X30-023 – Développement durable - Responsabilité sociétale - Document d’application du Guide SD 21000 - Guide pour l’identification et la hiérarchisation des enjeux de développement durable.
Delchet Karen, 2006, « La prise en compte du développement durable par les entreprises, entre stratégies et normalisation. Étude de la mise en œuvre des recommandations du guide AFNOR SD21000 au sein d’un échantillon de PME françaises », thèse de doctorat EMSE/Cap AFNOR, 274 p.
Le modèle AFAQ 1000NR Territoires a été développé en 2008 par l’équipe du Département Innovation et développement d’AFNOR Certification et s’appuie sur l’expertise et l’expérience du Groupe AFNOR en matière de développement durable.
Hors CAC 40, les entreprises concernées ayant plutôt recours en ce qui les concerne, à la notation extra-financière.